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Avril 2025. Cela fait plusieurs mois maintenant que mes étudiants découvrent le français langue étrangère (FLE) dans ma classe pour débutants. Ensemble, nous répétons des mots, nous inventons des phrases oralement, bref nous parlons ; mais nous apprenons aussi à écrire le français.
Pour éviter à mes étudiants une plongée aussi brutale qu’effrayante dans l’orthographe, je leur ai fait d’abord découvrir le français avec l’alfonic, une graphie du français qui leur permet d’écrire notre belle langue sans orthographe (temporairement, bien sûr !), tout en affinant leur perception et leur identification des phonèmes du français.
Au début, chez certains, c’est la surprise : « Qu’est-ce que c’est, cette écriture rouge bizarre ? C’est vraiment du français ? » Mais je leur montre alors le gouffre qui sépare la prononciation française de son écriture – et là, ils comprennent qu’on ne peut pas, de prime abord, faire confiance à l’orthographe pour en déduire la prononciation du français. Non, on ne peut pas se contenter de « lire les lettres » du français si on veut un jour lire le français pour du vrai.
Alors, pour rassurer mes étudiants et souligner ma promesse de leur enseigner l’orthographe, nous utilisons les deux : l’alfonic en écriture principale, et l’orthographe en sous-titres. En classe, les activités sont variées : compréhensions orales et vidéos, exercices de grammaire et concours de conjugaison, saynètes et jeux de tous styles pour mémoriser le vocabulaire, structurer les phrases et oser se lancer dans la parole en français. Mais semaine après semaine, je leur explique aussi les règles orthographiques. En quelques mois, l’alfonic a vu son usage se réduire, tandis que l’orthographe prend de plus en plus de place.
Vers la mi-avril, grâce à l’alfonic, les étudiants ont bien identifié les différents phonèmes du français. (Cela ne veut pas dire qu’ils parlent sans accent, mais qu’ils ont bien ciblé tous les sons qui font partie du français.) Et ils ont bien compris que certains phonèmes s’écrivent en orthographe par un groupement de plusieurs lettres, qu’il ne faut en aucun cas lire séparément. Ils emmagasinent peu à peu les règles orthographiques.
Voilà où nous en étions quand, à ma grande joie, une étudiante m’a dit tout récemment (en substance) : « Maintenant que j’ai bien compris l’utilité de l’alfonic et le fonctionnement de l’orthographe, est-ce que je peux laisser tomber l’alfonic pour mieux mémoriser l’orthographe ? » Mais bien sûr ! C’est exactement le projet que j’ai pour tous mes étudiants : qu’après avoir utilisé l’alfonic comme tremplin vers l’apprentissage du français, ils le laissent peu à peu tomber au profit d’une orthographe certes complexe mais étudiée avec rigueur et bien comprise.
En quelques mots, l’alfonic, c’est quoi ?
L’alfonic est une écriture du français où chaque son vaut une lettre, et chaque lettre vaut un son. Pour ceux qui débutent dans l’apprentissage de l’écriture et de la lecture du français (les enfants, les dyslexiques, les non-francophones, etc.), écrire en alfonic est un soulagement car il permet de ne pas s’embarrasser d’orthographe. L’élève peut déployer sa créativité sans craindre de « faire des fautes ». Mais l’alfonic est un outil temporaire : quand on maîtrise l’écriture et la lecture, on passe à l’orthographe en douceur. Son projet ? « Je parle donc j’écris ! »
Le principe de l’alfonic
- C’est une écriture phonologique, simple mais logique et rigoureuse.
- C’est un outil intuitif, adapté à tous : on écrit comme on parle.
- Il ne se tracasse pas d’orthographe : l’élève n’est plus crispé dans la crainte de l’erreur.
- Il favorise la conscience des sons utilisés en français, c’est-à-dire la conscience phonologique (des phonèmes).

Cliquez sur cet aperçu pour en savoir plus.
Qui peut l’utiliser ?
- Les élèves de maternelle et CP (1re primaire).
- Les enfants dyslexiques et dysorthographiques.
- Les primo-arrivants, ainsi que les adultes en alphabétisation et en FLE (français langue étrangère).
Dans quel but ?
- Pour apprendre à écrire et à lire le français, de manière heureuse et décomplexée.
- Pour en finir avec la crainte de la faute, qui bride l’écriture et stigmatise.
- Et chez les jeunes francophones : pour stimuler leur créativité, révéler la richesse de leur vocabulaire et de leur imagination.
Comment l’alfonic fonctionne-t-il ?
- Il attise la curiosité naturelle des élèves et leur envie de communiquer.
- Il fait prendre conscience aux apprenants des sons qu’ils prononcent.
- La lecture en découle naturellement : après avoir compris le principe de l’écriture, l’élève se découvre l’envie de comprendre les écrits des autres (camarades, professeurs, écrivains).
- Et pourquoi ne pas utiliser l’alphabet phonétique international ? Parce que les signes qu’emploie ce dernier n’ont pas toujours de rapport avec la valeur des lettres dans l’orthographe française.
Et l’orthographe, alors ?
- Elle vient après, comme le niveau supérieur du « jeu » de l’écriture.
- L’alfonic conduit à l’orthographe de manière raisonnée et systématique.
Envie d’en savoir plus ? N’hésitez pas à consulter notre site https://alfonic.org/.
Des questions ? Contactez-nous : nous nous ferons un plaisir de vous répondre.
Bon amusement !
Image : Jozef Mikulcik (Pixabay).
