Un article de Wendy Nève
Depuis quand les ânes bêlent-ils, chère amie ? Depuis que j’en ai besoin dans mon titre présentant les voyelles longues, cher ami.
En France, les voyelles longues ont presque disparu, sauf dans quelques régions. Mais en Belgique, elles sont encore très présentes.
Le plus souvent, que les voyelles soient brèves ou allongées ne change pas grand-chose à la signification des mots. C’est surtout une question d’accent.
Mais dans certains mots, la longueur de la voyelle modifie le sens.
- Un plat de pâtes n’a pas de pattes.
- Cette salle est bien sale.
- Cette belle agnelle bêle.
- Il ne faut pas mettre le maître dans l’embarras.
- L’être humain aime poster des lettres.
- Il n’est pas une île.
Dans le cas du « â », les francophones de Belgique articulent une simple voyelle « a » allongée (/a:/). Alors qu’en France, on fait surtout une différence de timbre : le « â » de pâte, mâle, las se prononce depuis le fond de la bouche (/ɑ/).
En alfonic, pour signifier la longueur de la voyelle concernée, on peut lui adjoindre un accent circonflexe, comme ce que fait déjà l’orthographe dans être, maître, île, châle, hôte.
- Ce qui donne : êtr, mêtr, îl, hâl, ôt.
Une autre possibilité est d’écrire la voyelle en double, comme dans les langues germaniques.
- Ce qui donne alors : èètr, mèètr, iil, haal, oot.
L’activité d’aujourd’hui vise à faire prendre conscience aux enfants de la différence de longueur entre ces voyelles, et du changement de signification possible qui en résulte.
Bon amusement !
Illustration : Wendy Nève.