Un article de Wendy Nève
En français, les deux phonèmes « gn » (comme dans signe) et « ng » (comme dans camping) ne se rencontrent pas en début de mot. On écrit bien un gnome et un gnou, mais les lettres g et n se prononcent « g » puis « n ».
On entend « gn » dans : campagne, agneau, ligné, peigne, se baigner, enseigner, bagne, vigne, poignée, gagner, aligner, mignon, lasagne, trépigner, daigner, cygne, rogner, champagne, fignoler.
Quant au « ng » de camping, ce n’est pas un phonème d’origine française mais un phonème importé. Aussi, tous les mots français qui l’utilisent proviennent de l’anglais ou sont des onomatopées : Big Bang, ding dong !, King Kong, swing, jogging, karting, bowling, dring !, string, smoking, parking.
Pour dire « gn », on place le haut de sa langue contre le haut du palais (comme pour dire « qui »), mais le son sort par le nez. Cependant, de nombreux francophones ne l’articulent pas en un son unique mais comme deux sons successifs « n » suivi de la semi-voyelle « y ». Pour le dire autrement, ils prononcent soigner exactement comme soi nié. Est-ce gênant ? Pas du tout : il s’agit d’une simple évolution de la langue parlée. Le contexte permet le plus souvent de lever les éventuelles ambigüités entre les homophones.
Pour dire « ng », on pose l’arrière de sa langue contre l’arrière du palais (comme pour dire « cou »), en faisant sortir le son par le nez.
En alphabet phonétique international, on les écrit :
- « gn » de campagne, cogner, ligne, beignet : /ɲ/. En alfonic : ñ.
- « ng » de ping-pong, Big Bang, parking : /ŋ/. En alfonic : g̈.
Aujourd’hui, découvrons les aventures du cygne et de l’agneau au ping-pong pour identifier les phonèmes « gn » et « ng ».
Bon amusement !
Illustration : Wendy Nève.
Exemples de « gn » en début de mot (plutôt rare en français) : on boit de la gnôle, et gnognote s’entend parfois !
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Et n’oublions pas le comte Aloÿs de la Gnognote de la bédé Fanfan et Polo !
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