« S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! »

Une petite question pour débuter : et pour transcrire un texte plus long, est-ce que l’alfonic fonctionne ? Oui, évidemment. Voici, pour les très jeunes et les plus expérimentés, un extrait du célébrissime Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry.

Bon amusement !

Vous n’auriez pas transcrit comme moi ?

Si vous êtes surpris par le choix de certaines lettres en alfonic, c’est peut-être que vous auriez lu différemment, à voix haute. Pour lire j’étais, dites-vous « j’étè » ou « j’été » ? Dans certains cas, c’est probablement mon articulation du français de Belgique, fidèlement reproduite par écrit, qui me trahit ! Je l’assume et je m’en amuse. Mais une autre transcription, plus proche de votre prononciation, sera parfaite également. L’alfonic n’est pas une norme d’écriture.

Dites-vous plutôt « s’i vous plaît » ou « s’illlll vous plaît » ? En français parlé, les deux conviennent très bien.

Peut-être faites-vous davantage entendre les « e » muets ? Lisez-vous « un p’tit bonhomme » ou « un petit bonhomme » ? Pour ma part, je n’ai pas écrit les « e » que je ne prononce pas.

Ces observations amusantes montrent aussi que l’alfonic est un très bon moyen de nous réconcilier avec notre langue orale. Certains poètes l’ont très bien compris : ils sont devenus slammeurs, rappeurs ou chanteurs pour que leurs textes s’envolent vers nos oreilles.

Donnons la parole à l’enfant !

Cependant, l’enseignante Liliane Witkowski le rappelle : le but de l’alfonic n’est pas de transcrire de longs textes à faire lire aux élèves mais de permettre à l’enfant, quand il a acquis une connaissance fine des sons du français, d’écrire lui-même toutes les belles histoires qu’il voudra imaginer. L’enfant qui écrit comprend spontanément que tout texte a un sens, un message intelligible à décoder signe par signe.

Voulons-nous que les enfants apprennent à lire ? Apprenons-leur à écrire. « S’il vous plaît… donne-moi une écriture pour que je t’écrive un chef-d’œuvre ! »