Un article de Wendy Nève
En français, nous disposons de quatre voyelles nasales, c’est-à-dire que le son sort partiellement par le nez lorsqu’on les articule. Ce sont les voyelles qu’on entend dans
- un bon vin blanc,
- un grand pain blond
- ou Viens prendre ton bain !
Ce sont bien des voyelles nasales car on peut les utiliser pour chanter une note longue :
- Vieeeeens preeeeeendre tooooon baiiiiin !
Je me souviens de quelques virelangues amusants que nous apprenions en primaire, pour bien distinguer ces quatre phonèmes français :
- Un banc plein de pain blanc est un plein banc de blanc pain.
- Didon dîna, dit-on, du dos d’un dodu dindon.
- Si ton tonton tond ton tonton, ton tonton sera tondu !
- Robin l’importun revient de Verdun.
En alfonic, on utilise le tréma pour signifier la différence entre la voyelle orale et la voyelle nasale. En orthographe, on utilise cette même voyelle (ou un groupe de plusieurs voyelles) suivie de la consonne n pour signifier la nasalisation :
- On entend « an » dans : blanc, entendre, ambre, novembre. En alfonic, on l’écrit ä.
- On entend « on » dans : rond, ombre, pompe. En alfonic : ö.
- On entend « in » dans : vin, timbre, pain, essaim, peindre, nymphe. En alfonic : ï.
- On entend « un » dans : un, humble, jungle, quelqu’un, lundi. En alfonic : ü.
En Europe, le phonème « in » vient plutôt aujourd’hui d’un « è » nasalisé. Mais puisque l’orthographe l’écrit souvent in, les alfoniciens ont jugé plus simple de l’écrire ï au lieu de ë. Quant à lui, notre « un » ressemble plus à un « e » (de fleur) nasalisé qu’à un « u » nasalisé.
Tout le monde n’entend pas le « un » de brun, jungle, lundi : beaucoup de francophones, surtout en France, le confondent avec « in ». Est-ce gênant ? Pas vraiment, car les mots qu’on risque de confondre sont peu nombreux :
- brin n’est pas brun
- empreint n’est pas emprunt.
Mais si on peut faire percevoir aux enfants la différence entre les deux, elle leur servira à distinguer les orthographes in et un sans devoir faire un effort de mémoire.
Le jeu d’aujourd’hui consiste à identifier les voyelles nasales « an », « on », « in » et « un ». Le directeur du cirque réussira-t-il à rassembler son éléphant, son lion, son lynx et son ours brun avant l’arrivée du public ?
Bon amusement !
Illustration : Pixabay et Wendy Nève.
Excellent !
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Excellent ! Je continue d’écouter la confusion in-un, que j’avait étudiée en 1967-1968. A ma stupeur, l’un se maintient !
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