Un article de Liliane Witkowski
J’ai découvert l’alfonic alors que j’obtenais en 1979 une mutation dans les Yvelines à Versailles. Mme Jeanne Villard, inspectrice des Écoles maternelles de Versailles, qui avait été mon inspecteur-professeur lors de mes années de formation à l’École normale d’institutrices, introduisait l’alfonic dans les écoles de sa circonscription. Je débutais avec l’alfonic une section de grands [3e maternelle] lors de ma nomination en tant que directrice d’école maternelle à Versailles en 1985 alors que Mme Villard avait pris sa retraite. Je l’ai pratiqué pendant quatre ans.
Organiser les cours, son par son
J’ai bénéficié à cette période de l’appui de collègues utilisant l’alfonic et d’une solide documentation mise à ma portée par l’association. Le plus grand souci était de savoir par quel son commencer : fallait-il me référer à l’échelle de fréquence des sons de la langue française ou en fonction de leur parution dans les prénoms des enfants afin d’obtenir un référent fixe et affectif ? Chaque son était scrupuleusement recherché suivant un plan défini permettant de souligner une correspondance son/lettre rigoureuse. Lorsque deux ou trois sons étaient acquis, il était possible de créer des combinaisons de phonèmes.
Une moitié de l’année scolaire consistait à la découverte des correspondances graphies/phonies avec du matériel pédagogique créé par l’enseignant (lettres amovibles, imagiers, découpages dans les catalogues, livres existants adaptés, fiches tirées au duplicateur à alcool). La seconde moitié de l’année scolaire permettait de travailler les oppositions consonantiques et de mettre en valeur la pertinence du son.
L’alfonic dans ma classe de maternelle
Jusqu’en 1999, j’ai poursuivi une carrière en école maternelle, en milieu urbain. Dès la petite et moyenne section de maternelle (3 ans – 4 ans) [1re et 2e maternelle], les élèves ont bénéficié d’acquis très importants du point de vue phonologique qui se révèlent efficaces en grande section de maternelle [3e maternelle] : les élèves mènent de front l’apprentissage grapho-phonologique et l’accès au sens. La prise de conscience phonologique peut être exercée tôt. Les enfants qui avaient des difficultés d’ordre orthophonique étaient décelés dès la fin de la moyenne section ; les prises en charge orthophoniques au cours de l’année de grande section (5 ans) permettaient d’être prêt pour le CP [1re primaire].
- Cet article est un extrait tiré de : Liliane WITKOWSKI, « Alfonic », dans la revue La Linguistique 2009/2 (vol. 45), p. 75-78. Nous y avons ajouté des intertitres.
Disponible en ligne (revue La Linguistique). Mis en ligne sur Cairn.info le 13/04/2010.
Photo : Andreas Lischka (Pixabay).
Sensass’ !
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