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Les adultes qui démarrent dans l’étude du français sont souvent consternés devant la difficulté de notre orthographe. Durant les premiers mois, l’alfonic leur est donc d’une grande aide pour identifier les phonèmes puis lire de petits textes à haute voix, sans que leurs efforts de prononciation ne soient parasités par l’émission orale des lettres censées rester muettes.

Et pourtant, nous sommes dans une civilisation de l’écrit permanent. La plupart des étudiants qui arrivent dans les cours de FLE pour débutants ont déjà pris soin d’étudier l’alphabet latin et parfois même ils ont mémorisé certains termes courants en orthographe. Dès lors, il arrive que l’idée de « régresser » vers l’alfonic les déroute. Je ne suis donc pas surprise quand certains m’affirment que l’orthographe leur semble « plus simple ». Il suffit pourtant de leur faire lire quelques mots de base pour s’apercevoir qu’un bain d’orthographe brutal et sans préparation conduit à une noyade assurée.

Au contraire, je constate que, au fil du temps, l’usage de l’alfonic rend les étudiants plus attentifs à la prononciation réelle du français, et qu’ils osent enfin se détacher de l’orthographe, dont ils devinent la difficulté. « Non, en français, on ne doit pas toujours dire tout haut les lettres qu’on voit écrites. » Hélas, c’est bien vrai…

En attendant de leur expliquer les règles de l’orthographe une par une (ce qui est bien sûr prévu dès la première année), je leur fournis les textes et le vocabulaire en alfonic, sous-titrés en orthographe pour les rassurer sur le fait que l’orthographe sera bien notre prochaine étape. Peu à peu, l’orthographe prend davantage de place et l’alfonic passe en sous-titre.

Durant les deux premiers mois de cours, je sens bien que les étudiants sont partagés. Certains voudraient lâcher l’alfonic plus vite pour foncer dans l’orthographe car ils ont peu conscience de la profondeur du fossé qui sépare l’oral de l’écrit en français. À l’inverse, je sens bien le discret soulagement de beaucoup d’autres, qui préfèrent utiliser « l’écriture rouge » avant de progresser pas à pas dans l’orthographe officielle qu’ils soupçonnent difficile.

Une de mes étudiantes débutantes en français langue étrangère, très douée, observant beaucoup, comprenant vite et posant de nombreuses questions, m’avait laissé sous-entendre plusieurs fois sa hâte de passer à l’orthographe. Et pourtant, il y a quelques jours, elle m’a demandé un petit service qui m’a beaucoup amusée. Il n’est pas facile de se faire comprendre quand on n’a encore à sa disposition que peu de mots ; mais voici ce qu’elle a réussi à me communiquer : « Mon fils de cinq ans apprend une chanson sur la Saint-Nicolas à l’école maternelle. Je voudrais la répéter avec lui et la chanter. L’école m’a fourni les paroles, mais je sais bien que le français est difficile à lire et je ne veux pas induire mon fils en erreur avec une mauvaise prononciation. Voici les paroles. S’il te plaît, tu veux bien me les transcrire dans “l’écriture rouge” ? » Je lui ai bien sûr fourni la transcription immédiatement, ravie de la pertinence de sa démarche. Et une petite victoire pour l’alfonic, une !

Pour que vos étudiants puissent également chanter avec leurs enfants, voici ladite chanson, en orthographe et en alfonic.  

Bon amusement !


Images : Marjonhorn (et montage), MiM326, JonkersElias (Pixabay).
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